Catégorie : Nos Astuces de voyage

EXEMPLE DE RANDONNÉE – Puig de Massanella

Pour le Majorque et pour le pire.

Par Virgil Amoros : lesecretdelalliance.fr

Il ne fait pas très beau, en ce 18 janvier 2024. Les températures restent douces et l’île profite encore de son sursis, cher au climat méditerranéen. Seuls les nuages persistent.

Aujourd’hui, je me lance à l’assaut du Puig Massanella, plus haut sommet de l’île accessible au public. Du haut de ses 1364 mètres, il est devancé par le Puig Major et ses 1436 mètres. Ce dernier est une zone militaire depuis 1953, où trône un ancien radar de l’OTAN, désormais exploité par l’armée de l’air espagnole.

Suivant les conseils d’une foule de prédécesseurs, je choisis la station Repsol de Lluc comme point de départ, car le chemin où débute l’ascension est juste à côté.

Après une première montée, j’arrive au seul et unique point de contrôle, puisqu’il me faut traverse une partie privée. Le prix est de 6 € pour les adultes et 4 € pour les enfants. Je suis autonome en ravitaillement, mais la personne qui m’accueille m’indique que deux fontaines naturelles sont présentes sur le parcours. Mon choix s’est porté sur une trace qui boucle autour du sommet et dont certains sentiers appartiennent au GR 221, la fameuse Route de la Pierre sèche. 

Et de la pierre, il y en aura ! Beaucoup de randonneurs ont mentionné qu’il est préférable d’effectuer le circuit dans le sens horaire, et c’est peut dire. Le sentier est agréable, quoiqu’un peu délicat, parfois pour se repérer. Je consulte régulièrement la carte, car les indications sont souvent peu claires, ou effacées sur la roche où sont censées être peintes des flèches rouges et vertes. Heureusement, je peux compter sur les nombreux cairns qui viennent rassurer dans les moments de doute. 

Il fait toujours gris, je ne profite pas vraiment de la vue panoramique, mais je suis chanceux d’avoir la montagne pour moi tout seul aujourd’hui. En effet, je ne rencontrerai mon prochain humain qu’en revenant à Lluc. Je suis accompagné par le chant des Grands Corbeaux, alors que le chemin devient de plus en plus technique. Le sentier forestier fait place à un pan de montagne brut, aux pierres tranchantes et aux tracés hasardeux. Cela dit, ça continue de monter donc je sais que, quelque part, je suis dans la bonne direction.

Après deux heures d’effort, le ciel se dégage et j’aperçois le sommet, tout au loin. De là et jusqu’à la fin, je vais devoir souvent poser les mains, car arrivé à ce stade, il n’y a plus de chemin tracé, ou alors je m’en suis écarté.

Enfin, j’atteins le sommet et sa fameuse plaque indicatrice. Un groupe de vautours fauve m’accueille et semble largement moins embêté que moi par les courants ascendants puissants qui balayent la Serra de Tramontana. Au loin, j’aperçois le Puig Major et, bien sûr, la méditerranée derrière. Je ne verrai rien de la partie méridionale de l’île, toujours sous les nuages, mais j’ai au moins le privilège d’y être au-dessus.

Pour la descente, c’est tout aussi technique, mais je comprends mieux pourquoi elle est redoutable si effectuée dans l’autre sens. Il faut longer la crête avant de redescendre dans une petite vallée qui rejoint le GR 221. La pente est raide, sans vrai chemin et s’apparente plus à de l’escalade. Cette partie-là me prendra une heure, tant la progression est délicate. Une fois le sentier rallié, c’est relativement aisé, même si les chevilles commencent à souffrir dans cet environnement très accidenté. Le reste de la descente se passera sans problème, serpentant entre les vestiges humains, les petits ruisseaux et les conifères. 

Au total, il m’aura fallu 4 h 30 pour boucler le tour, avec plusieurs pauses et une belle rencontre avec le peuple caprin qui vit en liberté. Si vous souhaitez une excursion un peu technique sans être insurmontable et un paysage qui en vaut la peine (les beaux jours), alors n’hésitez pas.

Un grand « Merci » à l’auteur de l’article qui a bien voulu partager son expérience sur mon blog, suivez-le sur instagram @Virgilamoros

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